M. Fontana est proposé par le Président Macron pour diriger EDF, sans doute l’une des plus belles entreprises de notre pays, forte de milliers de salarié·es, fidèles au pays depuis 1946 et la reconstruction. Une entreprise dont les citoyen·nes, les entreprises et le pays ont un grand besoin.
Les enjeux énergétiques pour le pays sont multiples, ne se limitent pas au nucléaire et s’ajoutent aux enjeux écologiques, financiers, industriels et sociaux : développement des énergies renouvelables ; avenir de l’hydroélectricité ; conversion des centrales à charbon dont Cordemais ; décarbonation par la sobriété et l’électrification ; résilience et adaptation des infrastructures face au changement climatique ; etc.
La nomination au poste de PDG d’EDF appelle à en saisir l’ensemble dans un esprit de service public et pas seulement d’entreprise. L’absence de réponses claires de M. Fontana à plusieurs de ces questions interroge et inquiète.
Malgré les enjeux qui s’accumulent, le Parlement est systématiquement contourné pour se prononcer sur la mise à jour de la politique énergétique du pays. Il y a deux jours à peine, le gouvernement limitait le sujet à un débat – sans vote.
Le vote pour la tête d’EDF n’est donc pas seulement un vote sur la personne. C’est aussi, et même avant tout, le vote sur la feuille de route énergétique pour EDF et par extension pour le pays.
Mais le Président Macron impose une équation impossible : dégager des bénéfices importants pour financer le couteux programme du nouveau nucléaire, mais en même temps pratiquer des prix d’électricité bas.
C’est donc avant tout l’équation qu’il faut changer. Il faut sortir l’électricité du marché et aller vers un tarif réglementé, pas seulement pour les particuliers mais aussi de long terme pour toutes les entreprises ; il faut accélérer plus encore sur les énergies renouvelables, indispensables pour faire face au mur énergétique devant nous, qu’aucun nouveau nucléaire ne permettra de franchir pour les 15 ans qui viennent.
La feuille de route que le gouvernement donne à EDF ne permettra pas au pays de faire face au défi énergétique qui l’attend, et menace gravement l’avenir d’EDF.
Nous votons contre la proposition du Président de nommer M. Fontana à la tête d’EDF.
